Brussels Boogie Woogie Festival

Période : fin novembre

Lieu : Brussels(Belgique)

Pianiste, Renaud Patigny met toute son énergie à promouvoir le Blues et le jazz des origines en Belgique et à l’étranger. Décrit dans la presse américaine comme « le génie européen du
Boogie Woogie », Renaud Patigny est un pianiste déjanté, compositeur de talent et chanteur à ses heures. Accueilli sur les grandes scènes internationales (Paris, Séville, Edinburgh, Chicago, Memphis, Cincinnati, Lugano, Esslöv, etc), Renaud est aussi l’organisateur et le producteur du Brussels Piano Summit.
Ce festival qui existe depuis 2001 est une initiative qui porte chaque année sur scène des talents venus de Belgique et d’ailleurs qui font connaître un répertoire fortement apprécié des amateurs de jazz.

Origines du boogie woogie

Il s’agit en fait avant tout d’une forme de blues. Le blues est une forme musicale vocale et instrumentale, dérivée des chants de travail et des gospels des populations afro-américaines. C’est un style où le (la) chanteur(euse) exprime sa tristesse et ses coups durs (d’où l’expression « avoir le blues »). Le blues a eu une influence majeure sur la musique populaire américaine, puisque l’on en retrouve des traces dans le jazz, le rhythm and blues, le rock and roll, le hard rock, le heavy metal, la musique country, la soul, les musiques pop ou de variété et même dans la musique classique.

Au début du XXe siècle, des pianistes noirs développèrent, dans des campements d’ouvriers au Sud des États-Unis, une forme plus rapide et rythmée du Blues. Ils circulaient de barrel house en honky tonk (baraques en bois aménagées en bar/saloon/tripot), et jouaient toute la nuit du « Honky Tonk ».
La crise aidant, les ouvriers migrèrent progressivement durant les années 1920 à 1930 vers les grandes villes industrielles du Nord (Chicago par exemple). L’industrie n’assurant cependant pas la fortune de tout le monde, de nombreuses familles organisaient des « House Rent Parties ». Les pianistes itinérants des circuits des barrel houses trouvèrent ainsi naturellement un débouché à leur activité.
A l’époque, ce nouveau style de musique fut désigné par plusieurs noms: dudlow joe, rolling blues, the dozen, fast western, shuffle, etc. Le premier boogie enregistré serait The Rocks de George W. Thomas en 1923. Mais c’est Clarence « Pinetop » Smith qui fit naître le mot « Boogie Woogie » en enregistrant en 1928 son célèbre Pinetop’s Boogie Woogie. A la suite de cet enregistrement, cette expression désigna ce style de musique très caractéristique.
Le terme « Boogie-Woogie » vient d’une image se référant au rythme très caractéristique des trains (tadam…tadam….tadam…). Ce bruit vient des roues du train qui passent avec un petit accoup d’un rail à un autre. Or les essieux sont groupés par 2 au sein d’un boggie, supportant le wagon, d’où la double percussion répétitive. Ensuite, comme souvent dans le langage quotidien, les américains ont accolé un terme artificiel créé par assonances, allitérations et onomatopées tout comme Hip-Hop vient de Hip (hanche), voire le Rock-Roll.
Le boogie-woogie est initialement une manière pianistique d’interpréter le Blues. Ce style se caractérise par un accompagnement basé sur les accords du Blues (12 mesures) et joué en ostinato (croche pointée-double croche) inlassablement répété à la main gauche (eight-to-the-bar) tandis qu’à la main droite le pianiste brode des variations improvisées sur la trame harmonique du Blues. Avec son succès, le boogie-woogie est devenu un style musical à part entière intégré par les Big Bands et encore source d’inspiration de nos jours (ex. « This is the life » de Amy Macdonald)

Développement
Les premiers spécialistes du boogie-woogie se firent connaître dans les environs de Chicago et à Kansas City dans les années 1920. Parmi eux, on peut citer Jimmy Blythe, le premier à enregistrer un boogie en 1924 (Chicago Stomp), mais aussi CowCow Davenport, Jimmy Yancey, Cripple Clarence Lofton, Charles Avery, Charlie Spand, Montana Taylor et surtout Clarence «Pinetop» Smith, le meilleur de l’époque. Ce fut sur un disque de ce dernier (Pinetop’s Boogie Woogie) enregistré en 1928 qu’apparut pour la première fois à un large public le terme boogie-woogie.
Dans les années 1930, aidés dans leur promotion par le producteur John Hammond, émergèrent les supergrands de ce style de piano blues : Meade Lux Lewis (Honky Tonk Train Blues), Albert Ammons (Boogie Woogie Stomp) et Pete Johnson (Roll ‘Em Pete). Puis se révélèrent aussi Sammy Price, Memphis Slim, Lloyd Glenn, Jay McShann.
Et ce n’est qu’a partir de 1938 que le Boogie Woogie prit ses lettres de noblesse auprès du grand public grâce a John Hammond qui organisa pour la première fois des concerts boogie woogie au Carnegie Hall de New York, faisant connaître et apprecier au public blanc les talents noirs, tels que Albert Ammons, Pete Johnson et Meade Lux Lewis. Le Boogie Woogie devient très populaire dans toute l’Amérique.
Le boogie obtint un tel succès dans les années 1940 que tout bon pianiste de jazz se devait d’intégrer un ou deux boogies dans son répertoire. Ainsi Count Basie (Boogie Woogie), Earl Hines (Boogie Woogie On St. Louis Blues), Art Tatum (St. Louis Blues), Mary Lou Williams (Roll ‘Em), Lionel Hampton et Milt Buckner (Hamp’s Boogie Woogie), etc. Certains big bands s’y mirent à leur tour avec des arrangements percutants et bien étoffés, tels Count Basie, Tommy Dorsey, Lionel Hampton, etc. et en particulier le saxophoniste et chanteur Louis Jordan et son Tympany Five qui obtinrent un succès populaire colossal avec Choo Choo Ch’Boogie. Le boogie fut également adapté au chant (Ella Fitzgerald & The Ink Spots, Cow Cow Boogie) ou la guitare (T-Bone Walker, T-Bone Boogie).

L’Héritage
La tradition du boogie-woogie s’est perpétuée. Elle reste très vivante dans le Blues de Chicago et chez quelques pianistes contemporains qui se spécialisent en tout ou en partie dans ce style. Ainsi, le boogie-woogie se révèle au fil du temps comme un mode d’expression bluesy d’un dynamisme évident et très swinguant. Le rythme boogie-woogie a fortement influencé les débuts de rock ‘n’ roll. Plus récemment, le guitariste australien Tommy Emmanuel donna une version plus moderne et toute en virtuosité du boogie-woogie à la guitare. De nos jours, certains groupes de rock comme Canned Heat ou AC/DC se réclament également du boogie, bien que le lien avec ce style musical soit difficile à établir. Aussi, le groupe britannique Status Quo par certains titres comme « Whatever You Want », « Roll Over Lay Down » ont un rythme boogie woogie.

La danse
La danse, très populaire à l’époque du Boogie-Woogie, a très vite intégré le rythme et l’explosivité de cette musique :
On peut faire un parallèle assez simple entre l’historique de la danse et de la musique :
• Jazz → Boogie (Le boogie-woogie est un courant issu du jazz et du blues) vers 1928
• Lindy-Hop → Boogie (La danse du jazz (Lindy) a donné le boogie-woogie en 8 temps, pour coller à l’évolution musicale)
Dans les années 1950 où il a encore évolué avec un nouveau courant musical : le rock, qui a donné la danse du même nom qui se danse en 6 temps (passes plus dynamique). Le rock perd alors le swing (souvent lié au rythme ternaire), pour un rythme binaire marqué.
Puis le rock a « involué » vers le boogie, donnant le boogie-woogie « moderne » qui se danse en 6 et 8 temps.

La posture
La posture est très importante car elle permet :
• le guidage
• d’avoir “le” style boogie
La position est :
• poids du corps sur les pointes des pieds
• jambes fléchies
• dos cambré avec le bassin légèrement « poussé derrière ».
• le cadre bras droit-buste-bras gauche doit rester tenu tout au long de la danse
• la connexion se fait essentiellement par la main gauche du partenaire tenant, avec la main en cuillère, la main de la danseuse
• les avant-bras sont dans le prolongement l’un de l’autre
Le boogie en compétition se danse sur deux rythmes de musiques :
– Lent : 30-32 mpm. L’interprétation est très swinguée, douce, langoureuse, en matérialisant le bang, proche du lindy.
Rapide : 48-52 mpm. L’interprétation est la plus dynamique possible, en étant le plus propre possible sur les passes. Le jeu de jambes doit rester vif en net tout au long de la danse.
Les origines de la danse swing remontent aux années 20, avec le Charleston. Cette danse, qui est au départ une danse individuelle, se modifie au fil du temps. Les gens commencent à danser en couple, à l’image de la valse, par exemple. Très endiablée, la danse se pratique à l’époque sur les rythmes rapides des big bands, comme celui de Duke Ellington.
En 1927, George Snowden danseur au Savoy Ballroom, répondant à un reporter, baptise la danse Lindy hop en référence à Charles Lindbergh (surnommé Lindy), qui vient d’accomplir la traversée de l’Atlantique (le Big Hop). C’est, encore aujourd’hui, le style de swing le plus dansé en Amérique. Au même moment, dans les universités américaines, les étudiants transforment le Charleston en danse bouffonne : la même que dansent Popeye et Goofy. C’est la naissance du Collegiate Shag.
Dans les années 40, dans l’île de Balboa, le Charleston prend une autre tangente. À cause du manque d’espace et de la rapidité de la musique, les danseurs se rapprochent beaucoup, jusqu’à se tenir tout à fait collés, mais esquissent des pas très compliqués. Le Balboa est alors né.
Le swing tombe en désuétude dans les années 70, disparaissant presque complètement. Il faut attendre les années 90 avant que de jeunes enthousiastes découvrent de vieilles vidéos et tentent de reproduire ce qu’ils y voient. Une danse plus simpliste, éloignée de sa forme originale, résulte de ces expériences. On la nomme East Coast Swing.De nos jours, on incorpore au swing de Frankie Manning et de plusieurs autres danseurs de la première vague qui ont contribué à le ramener plus près de ses origines, des notions de danses plus modernes comme le hip hop, le jazz moderne ou le West coast swing. Ainsi, le swing se constitue désormais de toute une mosaïque de styles, mais se caractérise toujours par une énergie débordante et un brin de folie.

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By Herold CELESTIN